Ciné club #10

Wadjda : « On peut imposer sa liberté même quand tout est proscrit »

Dimanche dernier, l’équipe Ciné-Club MAHIR a projeté Wadjda, film saoudien réalisé en 2012 par Haifaa Al-mansour, la première réalisatrice saoudienne. Ce dernier a eu beaucoup de succès partout dans le monde et a été même nominé dans la catégorie du meilleur film étranger dans plusieurs compétitions, notamment l’Oscar.

Wadjda est une enfant de onze ans à la une répartie malicieuse et au cœur indomptable. Elle a un seul rêve : obtenir le beau vélo vert qu’elle a vu en vitrine, pour faire la course avec son ami Abdullah. Et gagner ! Mais en Arabie saoudite, il est interdit aux filles de faire du vélo. Wadjda n’est pas à court de stratagèmes et de détermination pour arriver à ses fins.  Le film raconte le parcours des stratagèmes de cette fillette, héroïne éponyme du long-métrage, qui veut faire du vélo à tout prix dans une société où c’est mal vu. Grâce à son regard réaliste et sincère, Haifaa Al Mansour nous plonge dans le quotidien des femmes saoudiennes et franchit les frontières avec audace en exposant différentes problématiques du pays : la place de la femme dans la société,  l’oppression féminine, l’interdiction de conduire, la polygamie, l’immigration, la religion … 

Avant elle, dans son pays, le cinéma n’existait pas ! En tournant le premier film jamais réalisé en Arabie saoudite, Haifaa Al-Mansour a prouvé qu’on pouvait rêver, désirer et bouleverser dans un royaume d’interdits.

En suivant la tranche de vie de la petite fille Wadjda qui fait plusieurs tentatives pour acheter un vélo, le spectateur se rend compte que la notion de liberté est ignorée voire même effacée dans cette société patriarcale régie par la religion et dont l’homme est le chef d’orchestre. 

Le film a provoqué un débat riche d’échanges et a suscité autant de questionnements chez les spectateurs qui l’ont vu pour la première fois.