« Moi qui n’aime rien tant que la naïveté vraie, c’est un peu pour vivre dans son rafraîchissant voisinage que je suis venu me fixer au Maroc. Je dois vous dire que je n’ai eu jusqu’ici de rapports suivis qu’avec les marocains de la classe la plus humble dont le défaut de « culture » a préservé cette naïveté qui à mes yeux en fait tout le prix. La plus subtile saveur des fruits que l’arbre élève loin de la terre, c’est pourtant à cette terre primitive qu’ils la doivent. » 

JAQUES AEZEMA.

20 semaines passées et nos participants sont en mi-parcours. 20-20  commence en beauté, en culture et avec plus d’ouverture sur l’extérieure.  Ce dimanche 5 janvier nos jeunes ont visité les jardins Majorelle et le Musée Yves Saint Laurent à Marrakech. Une occasion pour se divertir par la CULTURE, tout en mettant en exergue l’une des valeurs  fondamentales de MAHIR : désacraliser et démocratiser la culture, notre culture. 

Bien entendu, comme le témoigne ces jardins splendides, l’Histoire derrière la création de ces espaces démontre que la beauté relève d’une « Culture ». Monsieur Tazi, Directeur des jardins Majorelle ainsi que le Musée YSL a accueilli les jeunes de MAHIR, et a saisi l’occasion pour leur transmettre le savoir être des fondateurs-créateurs de ces espaces. Un savoir qui a donné lieu à une diversité de paysages et qui a mis en lumière toute le raffinement de la culture marocaine, inspirant des artistes de grande envergure, tels sont  Jaques Azéma et Yves Saint Laurent. 

Nos participants ont aussi saisi l’opportunité pour côtoyé de plus près et surtout en communauté la culture marocaine, perçue et réappropriée par des ARTISTES  étrangers. Pour nos jeunes, ceci a suscité l’ouverture d’une discussion de groupe sur la nécessité de voir la culture comme manière d’enraciner les bonnes valeurs du vivre ensemble, du moins qu’elle soit la propriété de tous.  Dans cette perspective, M. Tazi a mis l’accent sur l’importance des musées, comme archives de la « Mémoire collective », du vécu, et enfin du développement des sociétés. « Il est opportun que chaque famille amoureuse de la culture marocaine, soit prête à offrir une partie de son patrimoine culturel, collection des œuvres ou autres  aux musées nationaux. Un geste aussi simple mais qui protègera absolument notre culture commune. » a proposé M. TAZI. 

Aux Jardins Majorelle, nous découvrons la finesse des paysagistes et l’amplitude de la diversité de la faune et de la flore du Maroc. Quant à l’atelier Jaque Azéma, il s’est révélé comme l’expression pure de l’universalité de la culture et de la simplicité originale des Marocains. L’artiste amoureux du Maroc, exprime à sa manière, des détails de la vie quotidienne, des gestes et des marques du vivre ensemble dans la société marocaine depuis les années 60. 

C’est au Musée berbère, l’univers le plus authentique de tout l’espace, qu’on découvre la beauté marocaine ou plutôt des récits du savoir-faire et du savoir-être  des marocains d’autrefois. Passant par le musée YSL, nous jouissons du charme métisse découlant de la fusion de la culture d’artiste et celle plus universelle du monde. L’amour inconditionnel est flagrant dans toutes ses œuvres. On dira que l’amour est le signe des esprits cultivés, le symbole de la beauté naïve et vraie. 

Les différentes galeries sont des univers remplis de merveilles, c’est notre histoire récitée en objets et en œuvres d’arts. A travers ces derniers, nous réaffirmons certaines réalités sur un Maroc que les jeunes d’aujourd’hui ne saisissent pas : le Maroc authentique et les marocains uniques. Un constat que M. Tazi a confirmé plus tard, stipulant que le nombre des visiteurs marocains est très limité (20% contre 80% des étrangers). Une réalité qui exprime l’indifférence des marocains par rapport à leur propre culture et qui désole, encore aujourd’hui.