Le rôle des politiques publiques dans l’épanouissement de la jeunesse est un axe important à soulever et un sujet fort intéressant pour les participants de MAHIR Center. C’est dans cette optique que Youssef El Asâad a présenté le rapport du conseil économique, social et environnemental intitulé :« la nouvelle Initiative nationale intégrée pour la jeunesse marocaine » en 2018.

Ce rapport trace en premier le cadre de référence de la jeunesse et des initiatives engagées en sa faveur. L’analyse s’est faite à deux niveaux, national d’abord (Constitution, le discours royal, le programme du gouvernement 2016-2021) puis international (Programme d’action mondial, ODD, agenda 2063 de l’union africaine, agenda africain pour la migration). Ensuite, le rapport a dressé un état des lieux de la jeunesse marocaine, en analysant la transformation de celle-ci vis-à-vis de différents axes : l’accès aux services publics de base, l’employabilité, l’inclusion économique, la sexualité, les nouvelles technologies, la religion et les valeurs, l’engagement citoyen, politique et associatif. De surcroît, le conseil dresse un diagnostic multidimensionnel des jeunes entre 15 et 34 ans (selon le recensement national de HCP en 2014): une sorte de diaporama de la situation. Enfin, en prenant en compte la requête de la chambre des conseillers qui vise à l’élaboration d’une étude sur “la stratégie intégrée de la jeunesse”, Le conseil délivre la vision de l’approche intégrée et de rupture et les recommandations de la commission. Cette dernière a fixé neuf domaines d’actions stratégiques et les enjeux auxquels le parlement doit faire face.

Nos participants ont pu discuter ces constats en mettant en avant plusieurs points. D’abord, les indicateurs de la citoyenneté soulevés par le rapport, qui affirment une faible participation des jeunes à la vie politique (1% des jeunes adhèrent aux partis politiques ou syndicats) et aux tissus associatifs (10 à 15% sont des membres d’une association). Nos participants ont critiqué le choix de ces deux indicateurs qui ne reflètent pas selon eux le sentiment de la citoyenneté, car plusieurs jeunes au Maroc sont actifs hors cadre associatif et se sentent hors système politique. Deuxièmement, ces statistiques datent de 2014 et restent très générales. Des études plus poussées devraient être réalisées même à un niveau micro. Ces dernières peuvent mieux aider à cerner cette situation, assez critique. Enfin les recommandations du conseil sont aussi très générales selon nos participants et ne reflètent aucune hiérarchisation des objectifs, sans parler de l’absence d’étude d’impact dans l’ensemble.